Êtes-vous fan d'Indiana Jones, James Bond, des Chroniques de Narnja, Dr Who, 24 heures, Mission Impossible, The Avengers, X-men, Spiderman, iRobot, etc. Je dois vous dire que j'ai un faible pour Indiana évoluant tout autant dans une grande Université (ici c'est Columbia) que dans les temples anciens... Clotilde préfère la magie d'Harry Potter... Mais depuis la fin de la dernière guerre mondiale, on a vu se multiplier ces histoires ou des héros ont cherche a sauver le monde.
En ce début d'été, nous allons voir déferler toute une panoplie de films a commencer par Indiana Jones et tous ces beaux films a grand renfort de ces fameux logiciels de modélisation 3D presque tous conçus a Montréal (oui, oui, Softimage XSI ou Diskreet Logic 3ds max).
Tous ces films suivent de pres ou de loins une structure similaire a celle introduite par le film Robin Hood de 1938 avec le fameux Errol Flynn. On a un méchant ou un groupe de méchant qui ont le pouvoir de faire du mal a de pauvres innocents et honnêtes gens qui ne demandent qu'a continuer a servir gentiment le pouvoir en place, mais le pouvoir légitime, pas celui des méchants usurpateurs pres a toutes les violences pour se maintenir. L'image de la terreur passe par ces méchants. Souvent, on voit un individu seul a la tête d'un empire du mal qui va écraser le monde de sa tyrannie. Il est souvent très intelligent et cultive, certainement raffine, on imaginerait un personnage français ou allemand (ce sont les préférés des films anglo-saxons) et il 'y a pas très longtemps, il n'était certainement pas états-uniens a moins qu'il appartenait a la mafia donc italien.
En face, on retrouve un petit héros qui va tout doucement s'imposer seul ou avec son équipe. Ils n'auront pas accès a toutes les ressources et le pouvoir du méchant. Cependant, ils auront des pouvoirs spéciaux ou seront très doués de manière a leur donner une porte de sortie. Un peu comme le Saint largement inspire de Bob Morane ou du fameux héros Cyrano.
Toute l'histoire se construit pour mener a un duel du mechant contre le héros. Cela constitue le plus bel exutoire que l'on puisse imagine. Il faudra tuer le mechant et souvent tous les méchants.
Cette idée vient tout droit d'un texte biblique que je trouve, après relecture en lumière de la psychologie des profondeurs et du sens du pardon, tes pernicieux : celui du passage de la mer rouge ou le pharaon et son armée, représentant tout ce qu'il y a de plus mechant dans la culture hébraïque, devaient mourir car cela était la volonté de Yahvé. Le mechant pharaon représente ainsi la force d'oppression du peuple le plus puissant de cette époque qui avait asservis le pauvre petit peuple juif. Une relecture plus historique des faits nous fait comprendre que les égyptiens n'étaient les brutes épaisses qu'on veut nous faire croire et que la servitude était beaucoup plus douce que l'on nous raconte.
Mais enfin, retournons a nos moutons, les films suivent la construction que l'on trouve dans l'histoire de Moise. On a besoin d'un héros qui va détruire l'ennemi. Il faut toujours que ça finisse par la mort du héros.
Ça n'a rien de chrétien ou d'humaniste cela.
Même au temps médiéval, on croyait que St-George maitrisait le dragon (va dans des Église d'Écosse). A Metz, la profonde légende veut que l'évêque aille combattre le Graouly, non pas pour le tuer mais pour le maitriser. Il se serait promener régulièrement avec le Graouly dans la ville mais il était enchaine, un peu comme un chien. Il y a beaucoup plus de sens dans cette légende.
On doit maitriser le mal ou l'impureté qui rode. Mais il rode ou : en chacun de nous. Le mal ou l'impureté n'est pas de l'autre cote de la frontière chez ceux qui nous dérangent car nous devons partager le monde avec eux mais en cette partie de moi qui me dérange et que je dois maitriser en laissant Dieu m'aimer. C'est Dieu qui sauve du mal et donc tuer l'impie ou l'impur comme on arrive a l'exiger dans certaines interprétations violentes de certaines religions n'est pas divin selon la théologie chrétienne. C'est ce que nous montre le film The Scarlet and the Black quand le nonce d'Irlande décide de visiter le chef SS dans sa cellule. Toute personne, même la pire, Ben Laden en premier et George Busch en second, peuvent être sauve par l'Amour de Dieu. C'est cela qui est génial dans le christianisme car c'est la plus grande compréhension du monde. Il y a donc toujours moyen que ça s'améliore. Attila a été arrêté et converti par la prières d'une procession de moine. Le nazi a été converti grâce a l'écoute d'un évêque qui ne lui a probablement pas fait beaucoup la morale mais lui a offert une présence. C'est la présence amoureuse a l'autre qui le transforme et va lui donner envie d'être en relation avec les hommes et aussi un Dieu qui aime.
Donc, tous ces films qui terminent toujours avec la mort du mechant sont en quelque sorte une retombée dans le péché originel : celui de la coupure avec les autres et surtout la coupure avec Dieu.
Sachons comprendre que cette recherche du super-héros qui tue l'ennemi reste un blasphème dans le vrai sens du blasphème : la déformation de l'essence même de Dieu.
Comme bon film d'action dans le sens du cheminement, je vous recommande Pans' Labyrhinth et une autre raison de le voir : il a été fait par les espagnols.
Il y a une série de télé qui est finalement très évangélique, malgré les apparences : Arsène Lupin.
Et le seul film états-unien qui nous montre les fruits de l'espérance : Star Wars car Darth Vader finit par se convertir dans le dernier épisode.
Pour finir, j'aimerais tant que nous trouvions des gens qui rédigent des scripts de films d'actions plus justement évangéliques et des gens qui sont pres a fournir les fonds pour des productions d'un nouveau genre. Mais gardons nous de sombrer dans le cote cul-cul de la moralisation ou des formes léchées que l'on voit trop souvent dans notre catholiscisme de la restitution religieuse du XIXe siècle.
Luc
