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27 novembre 2011 7 27 /11 /novembre /2011 18:59

Vers un Wall Street scientifique ? (I)

Le 1er Novembre 2011 est un jour de deuil pour beaucoup d'espoirs accumulés, en France et dans d'autres pays, par les générations de l'après-guerre. A quoi auront servi plus de soixante ans de travail submergés de vaines promesses, au vu de la situation actuelle ? Le Figaro écrit « Wall Street s’alarme à son tour du référendum grec ». Fallait-il ne pas demander aux citoyens de ce pays ce qu'ils pensent de l'avenir qui leur est proposé ? Pour Le Point (AFP), « La Grèce fait plonger Wall Street, qui craint une réaction en chaîne ». Le Nouvel Observateur rapporte de son côté : « La Bourse de Paris s'est effondrée mardi 1er novembre ». Mais en quoi cette Bourse qui accapare l'actualité devrait-elle représenter l'économie réelle ? La Croix souligne : « L’hiver n’entame pas la détermination des indignés de Wall Street »France 24 signale : « Les contestataires égyptiens exportent leur savoir-faire à Wall Street »D'après Le Monde« Les anti-Wall Street paradent le soir d'Halloween ». Le 1er novembre 2011, trois jours après le quatre-vingt-deuxième anniversaire du désastre historique de Wall Street du 29 octobre 1929, que penser de la présente situation ? DansLes Echos, le blog Echos d'hier rappelle qu'à l'époque ce fut une crise survenue en pleine croissance économique. Aujourd'hui, la situation économique est très différente pour les ex-puissances dites « occidentales » qui paraissent bien à bout de souffle après trois décennies de délocalisations suicidaires, industrielles et financières. Et la crise touche-t-elle seulement la Bourse ? Si la crise passée de Wall Street fut le résultat d'un grand mouvement spéculatif, que penser par exemple de la course médiatique aux portraits d'Einstein grand format déclenchée par les communiqués institutionnels qui ont fait suite à l'annonce récente des résultats de l'expérience OPERA sur un possible neutrino supraluminal ? Après un certain nombre de critiques sur les plans théorique et expérimental, parmi lesquelles celles formulées par notre collègue Luis Gonzalez-Mestres que certains médias semblent vouloir ignorer, la collaboration OPERA a programmé une nouvelle série de mesures. C'est de toute évidence une très bonne décision, devenue indispensable. Mais somme toute, que reste-t-il de la course aux communiqués et du tapage médiatique ? Les numéros de novembre 2011 de La Recherche et de Science et Vie semblent tourner en rond, avec des déclarations de personnes influentes mais sans aucune réelle information sur le fond scientifique du débat. Plus globalement, que deviennent la recherche et l'information scientifique, de plus en plus verrouillés par des groupes influents ? Quelles peuvent être leur qualité et leur objectivité avec de telles limitations ? L'exemple des prétendus « spécialistes de l'Economie » parait déjà fort parlant, au vu de la débacle que conaissent l'Europe occidentale et les Etats-Unis. Ne s'achemine-t-on pas vers une crise dans le domaine scientifique comme celle d'il y a quatre-vingt-deux ans dans le secteur boursier ? Et qui fera quelque chose pour éviter une telle débâcle ?

[la suite, sur le lien http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2011/11/01/vers-un-wall-street-scientifique.html ]

 

Vers un Wall Street scientifique ? (II)

Le 9 novembre, l'article de La Voix du Nord « Lille : le projet de pôle d'excellence universitaire rejeté »évoque « le rêve que Lille se hisse à la hauteur des prestigieuses Harvard ou Oxford ». Mais cet objectif serait-il vraiment approprié ? Il est certain que la politique des prétendues « initiatives d'excellence » introduit des clivages arbitraires entre les universités françaises dont les conséquences risquent d'être très graves. Mais doit-on aujourd'hui prendre pour « modèle» des universités comme Harvard ou Oxford ? Les universités britanniques connaissent actuellement une crise certaine, et les vieux « modèles » universitaires sont de toute évidence bousculés par la montée des pays dits « émergents ». Quant aux universités des Etats-Unis, leur situation de crise a cessé d'être une nouveauté. Et si Econostrum fait valoir comme une référence la condition d'enseignant à l'Université de Harvard du possible futur premier ministre grec Lucas Papademos, la réalité est que les étudiants de cette université viennent de manifester un point de vue très différent. Le 9 novembre, The Daily Princetonian rappelle encore l'incident récent survenu à Harvard, où les élèves du cours Economics 10 de Gregory Mankiw ont quitté la salle pour protester contre le contenu de cet enseignement jugé porteur de l'idéologie qui a conduit au collapse économique de 2008. D'après My Fox (Boston), cette action aurait également entendu apporter un soutien au mouvement Occupy Wall Street. The Harvard Political Review diffuse une lettre ouverte des étudiants à Gregory Mankiw reprochant à Mankiw la partialité de son enseignement. Mais cette critique est-elle suffisante ? Mankiw incarnerait-il le seul courant responsable de l'actuelle débâcle des pays dits « occidentaux » ? Ou a-t-on affaire à une crise plus profonde du système, de l'enseignement universitaire et de la recherche scientifique dans ces pays ? Notre article « Vers un Wall Street scientifique ? (I) » mettait en évidence des dysfonctionnements et des dangers devenus récurrents qui nous semblent dépasser les habituels débats de façade entre « droites » et « gauches » en France, ou entre « démocrates » et « républicains » aux Etats-Unis. Nous poursuivons ici cette analyse.

[la suite, sur le lien http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2011/11/09/vers-un-wall-street-scientifique-ii.html ]

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